Homélie du 4 décembre 2011 - 2e DA
fr. Olivier de Saint Martin

Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur! Israël vient d’être déporté à Babylone, chacun a tout perdu, est comme écrasé et interprète ce qu’il vit: notre âme, lorsqu’elle s’éloigne de Dieu par le péché, est dans la situation de l’exil et de la désolation. Qui pourra nous sauver de la main des oppresseurs? Alors Dieu réclame des consolateurs. Isaïe se lève et dit: Ne désespérez pas! Le Seigneur est un Dieu de miséricorde, le pardon est là pour qui veut bien le saisir. Votre service est accompli, l’esclavage du péché est terminé. Préparez le chemin du Seigneur, préparez-vous à l’accueillir. Il prendra soin du pécheur comme le berger porte sur ses épaules l’agneau fragile que vous êtes. Et le peuple découvre une attente pleine d’espérance: Dieu nous aime, il nous pardonne.

Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur! La terre sainte, la terre confiée par Dieu au peuple élu est occupée par les romains, souillée par des païens. A sa tête, un roi sanguinaire. Et le peuple interprète: la terre sainte occupée et souillée c’est notre cœur lorsque nous péchons. Dieu continue de réclamer des consolateurs et Jean-Baptiste se lève. Il prêche et baptise: Recevez le baptême que je vous propose: reconnaissez-vous pécheurs, et changez de vie. Alors vous préparez votre cœur à la venue de Celui qui vient vous sauver. Il est plus grand que moi, il vous purifiera de l’intérieur. Je ne suis pas digne de dénouer ses sandales. C’est le Messie!

Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur Qui sauvera mon peuple de ses fautes? Qui lui rendra l’espérance? Et voici que le Fils a répondu. Il ne retient pas jalousement le rang qui l’égalait au Père mais il prend notre nature. Son Nom est Jésus ce qui signifie Dieu sauve. C’est le Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Il vient consoler le peuple, de l’intérieur en prenant sur lui le péché de chacun. Il vient nous délivrer de l’esclavage du péché et nous pardonne. Il nous transmet l’Esprit Saint, le vrai Consolateur qui éclaire notre péché c’est-à-dire montre que celui-ci est vaincu par l’Amour du Christ! Il nous donne une vie nouvelle, celle d’enfant de Dieu. Et lorsque les temps seront accomplis, Il reviendra dans la gloire pour nous introduire dans le Royaume de son Père, là où Dieu sera tout en tous.

Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur! Les disciples du Christ subissent les persécutions. Le Seigneur avait pourtant promis de revenir! Pierre se lève et explique que le temps de Dieu n’est pas le nôtre, que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Tous juifs ou païens nous sommes appelés par Dieu à devenir ses enfants. Dieu a patienté pour nous, il patiente pour les autres. Faites tout pour que Dieu vous trouve irréprochables: vivez l’évangile. Aimez Dieu et votre prochain. Aimez vous les uns les autres comme Dieu vous a aimés, en vous pardonnant, en vous consolant les uns les autres, en vous soutenant les uns les autres dans votre marche vers le bonheur éternel. Devenez à votre tour des consolateurs. Vous avez été bénéficiaires des dons de Dieu, devenez ses messagers!

Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur! Le cri de Dieu continue de raisonner. Mais qui a besoin d’être consolé? Nous bien sûr! Car nous sommes ce peuple qui est déboussolé, troublé, peut-être parfois désespéré par la dureté du monde, ce peuple qui a besoin de redécouvrir qu’il est fait pour Dieu, qu’en lui est notre bonheur, que la vie terrestre n’est pas notre seul horizon. Oui, nous avons besoin d’être consolés, nous avons besoin que Dieu nous ouvre les yeux et le cœur, qu’il ravive en nous le désir de Le rencontrer, de vivre en Lui. Et Dieu continue de venir à notre rencontre à travers son corps qui est l’Église. Il est là, au milieu de nous, parce que nous sommes réunis en son Nom. Il vient à notre rencontre à travers les sacrements, en particulier ceux de l’eucharistie et du pardon. Il habite en nous, nous relève, nous transforme de l’intérieur. Il vient à nous par ceux qui répondent à son appel et qui deviennent des consolateurs.

Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur! Ces paroles résonnent comme un appel de plus en plus pressant. Dieu nous fait un devoir de nous préoccuper du sort de nos semblables. Il nous demande de consoler son peuple. Par l’Esprit Saint qui habite en nous, il nous demande d’être ses mains, sa voix dans le monde d’aujourd’hui. Il a besoin de nous pour redonner une espérance aux genoux chancelants, aux cœurs fatigués. Il voudrait venir par nous à ceux qui ploient sous le poids du fardeau et qui sont peut-être assis à côté de nous.

Voici donc un double appel: se laisser consoler, réconcilier par Dieu pour retrouver un nouvel élan vers le bonheur éternel et devenir des consolateurs, des passeurs d’espérance. Qui d’entre-nous l’entendra?