Homélie du 17 juillet 2011 - 16e DO

Devoirs de vacances

par

Avatar

C’est l’été! Et, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les étés se suivent – et se ressemblent. Une exception toutefois: cette année, la chaleur ne nous a pas encore accablés et nombreux parmi nous sont ceux qui espèrent que cela va durer…

Un été comme les autres, avec son tube de l’été (je ne donnerai pas de titre afin de ne pas être catalogué parmi les vieux ringards), avec ses lectures de l’été (à ressortir lors des dîners mondains de septembre ou d’octobre), ses projets d’été… Ah, les projets d’été, toujours échafaudés et rarement menés à bien. C’est que, pendant les vacances, on n’a le temps de rien faire. Prenons un exemple: dans la vie trépidante que nous menons, nous n’avons pas le temps de prier – normal, il faudrait éteindre l’ordinateur ou la télévision! – alors, nous avons décidé de laisser un peu de temps pour Dieu pendant les vacances. Et comme tous les étés, le début du mois de septembre va arriver… et le résultat ne sera pas vraiment glorieux…

Le problème, frères et sœurs, c’est qu’en été – et en tout temps d’ailleurs – nous nous trouvons devant des choix. Et quoique l’on défende bec et ongles notre sacro-sainte liberté, nous aimerions parfois – et même souvent! – que l’on choisisse à notre place. Cet été, il y en a bien des choix à faire: mer ou montagne, Buckingham ou Monaco (ça, c’est pour le glamour), Carla ou Eva, Balma ou Ibiza (que ceux qui ont fait le choix de la seconde destination se rappellent qu’il est bon de se confesser régulièrement). On n’a vraiment pas des vies faciles… D’autant que le Seigneur, aujourd’hui, vient nous proposer un nouveau choix: bon grain ou ivraie?

La tentation est grande, frères et sœurs, de remettre à demain les choix que nous devons faire aujourd’hui. De laisser au lendemain – ce qu’on laissera finalement pour la rentrée. Mais c’est l’été. Et parmi tous les éléments constitutifs de l’été que j’ai nommés, qu’il s’agisse de constantes – ou de choix, il y en a un que j’ai sciemment oublié – pour le garder pour la fin, comme les petites lettres en bas de page d’un contrat que l’on n’a pas bien lues et qui finalement nous disent à quelle sauce on va être mangés. Un été ne serait pas un vrai été sans devoirs de vacances.

Mais si, rappelez-vous, ces délicieux livrets que nos parents nous achetaient, que nous commencions dans l’euphorie des premiers jours («oui, je les finirai» – tu parles! – «non, je ne regarderai pas les corrections» – mais bien sûr! ) Devoirs de vacances que nous ne finissions jamais!

Alors cette année, pour nous aider à faire nos choix, voici quelques devoirs de vacances. Pas de corrections, pas de surveillance, mais une question. Bon grain ou ivraie?

Pour nous aider à y répondre, nous allons prendre 3 noms, 3 personnages qui ont fait le bon choix. De belles plantes dans le jardin du Seigneur: Jésus, Marie et Joseph.

Jésus, la Sagesse incarnée, que nous mettrons en lien surtout avec notre première lecture. Il est le juste Juge qui dispose de la force, juge avec indulgence et nous gouverne avec beaucoup de ménagement. Avez-vous remarqué que le dernier mot de la lecture est celui de conversion? Ce n’est peut-être pas un devoir de vacances? mais c’est en tous cas un devoir de chrétien!

Premier devoir: demander à Jésus la grâce de la conversion.

Marie, que l’Esprit a couverte de son ombre. Comme le dit fort justement celui que d’aucuns ont appelé le docteur de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, «quand le Saint-Esprit (…) a trouvé Marie dans une âme, il y vole, il y entre pleinement, il se communique à cette âme abondamment.» Le Saint-Esprit, que la deuxième lecture a cité quatre fois en deux versets, il faut qu’il vienne en nous, qu’il vole au secours de notre faiblesse.

Deuxième devoir: faire une place à Marie dans notre vie – ne serait-ce que pour y attirer l’Esprit!

Joseph, le serviteur fidèle qui travaille pour le Royaume du Seigneur. Il ne fait pas de bruit saint Joseph et pourtant il est là, lui le gardien de la Sainte Famille. Comme le levain au cœur de la pâte, il fait grandir ceux qui l’entourent. C’est une âme de choix – je me répète – une belle plante dans le jardin de Dieu et il est donc tout naturel de le représenter avec un lys!

Troisième devoir: demander à Joseph la grâce de l’obéissance, pour travailler au Royaume de Dieu.

Jésus, Marie et Joseph.
Plus que des personnages. Des exemples à l’école desquels nous devons nous mettre.
Ce sera nos devoirs de vacances.

Si, par hasard, vous avez peur de ne pas vous souvenir de leurs trois noms, souvenez-vous au moins de leurs initiales. JMJ. En voilà un autre choix pour cet été!

La troisième semaine d’août, pour les jeunes ici présents et pour ceux de vos familles, ce sera Narbonne-Plage ou Madrid?

Madrid? Je l’savais!

Amen.