Homélie du 19 décembre 2004 - 4e DA

L’imprévisible Esprit Saint

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Nous voilà donc presque à la veille de la fête de Noël. La liturgie nous invite avec instance à nous y préparer. Il n’y a pas de temps à perdre. Où que nous en soyons, le temps est proche. Ce temps qui passe inexorablement et que nous voudrions parfois arrêter. Nous préparer certes, mais à quoi? Noël n’est pas seulement un événement qui a eu lieu, un événement du passé, un merveilleux souvenir. Depuis Noël, Jésus, le Fils de Dieu est à jamais un homme, un habitant de la terre et du ciel, un habitant tout proche de chacun de nous. Un homme en qui réside la plénitude de la Divinité. Nous fêtons, non seulement ce qui a eu lieu il y a 2000 ans, mais ce qui, à partir de là, est à jamais. Nous préparer à quoi? À prendre pleinement conscience de ce que nous croyons, de tout ce que cela implique.

Le modèle qui nous est donné par excellence pour cette « préparation » est en Marie et Joseph.
Marie, a-t-elle pu cesser, un seul instant de se rappeler les paroles de l’ange de l’Annonciation? D’abord cette salutation inouïe: « pleine de grâce ». Et puis ce « tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». L’annonce, ensuite, qu’un fils lui sera donné, à elle, qui sera le Messie, le Sauveur. Et enfin l’origine purement divine de ce « Fils » qui va naître d’elle: « L’Esprit Saint viendra sur toi, la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre, c’est pourquoi l’être saint qui naîtra de toi sera appelé, le Fils de Dieu. »

Joseph, « un homme de bien »! Ne pouvant pas accepter une épouse qui est enceinte avant d’être mariée. Joseph, homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement. C’est en secret qu’il a décidé de répudier Marie, c’est alors, que l’Ange lui apparut en songe.

Ce qui est beau chez Marie et Joseph, c’est leur fidélité à l’imprévisible Esprit Saint. Ce qui nous est si difficile, à nous, c’est d’admettre l’imprévisible action de Dieu dans notre vie. Nous disons parfois que nous sommes prêts à tout, mais quand un événement arrive, et qu’il a la forme d’une catastrophe, comme ici pour Marie le fait d’attendre un enfant avant même d’être mariée, nous cherchons aussitôt comment y échapper, sans nous demander, dans la prière, s’il n’y aurait pas du divin dans ce qui arrive. Marie, au contraire, demande simplement « Comment cela se fera t-il? » Marie et Joseph nous donnent le bel exemple d’une vie simple qui admet que Dieu puisse intervenir et bousculer leurs plans raisonnables. C’est ainsi que leur attitude nous prépare à Noël: non seulement à fêter la grande et unique fête de la naissance de Jésus, Verbe de Dieu qui vient en ce monde, mais aussi (et cela est merveilleux) à fêter ce même Jésus qui intervient en notre vie personnelle. Et pour qui sait voir, il intervient si souvent! Ici par la joie d’un mariage, là à travers une maladie qui conduit à une conversion, ici par un appel intérieur à la vie religieuse, là à travers un échec professionnel qui contraint à se dépouiller. A celui qui sait observer, tout peut être Parole de Dieu, même ce qui a priori semble une catastrophe. Avec Marie et Joseph, c’est ainsi qu’il nous faut préparer Noël: en méditant, à toute occasion, cette phrase de l’Évangile de ce jour: Tout cela arriva pour que s’accomplît la Parole du Seigneur (Mt 1,22). Viens, Seigneur Jésus. Ton Église t’attend.

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