Homélie du 1 janvier 2010 - Solennité de Marie Mère de Dieu

Regardez Marie!

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Dites-moi, frères et sœurs, depuis quand n’avez-vous pas regardé la Vierge Marie?

J’ai bien dit regardé, pas vu.

Parce que ces jours-ci, devant la crèche, il est difficile de ne pas la voir. Tout comme il est difficile de l’éviter dans notre vie chrétienne de tous les jours. Elle est nommée à plusieurs reprises au cours de l’Eucharistie et nous demandons son intercession par la prière quotidienne du chapelet. Chaque soir, c’est son cantique, le Magnificat, qui est repris et, avant le repos de la nuit, vient le Salve Regina. Marie fait partie de la vie du chrétien, elle fait partie des meubles, du paysage.

Derrière Marie il y a tant de choses qui se cachent: notre rapport avec les femmes, avec la féminité, avec notre mère, que sais-je encore. Il est si facile d’éviter Marie, d’en parler par de belles phrases? pour mieux la mettre au placard, dans un recoin de notre vie spirituelle, comme un vieux meuble qui a toujours été là et que l’on époussette de temps en temps.

Elle fait partie du décor, de nos habitudes. Et rien n’est plus terrible que la force de l’habitude.

L’habitude, la routine, qui viennent, comme la poussière, recouvrir les plus beaux objets, les plus beaux souvenirs et qui nous empêchent finalement de bien les voir, de les regarder dans leur beauté première?

Oui, frères et sœurs, depuis quand n’avez-vous pas regardé la Vierge Marie?

S’il y en a bien un qui aujourd’hui la regarde, c’est saint Joseph. Lui, le gardien de la Sainte Famille, veille. Il regarde cette femme et cet Enfant qui lui ont été confiés.

Les anges se sont tus, les bergers sont partis. C’est la nuit de la crèche.

Et il les regarde.

Elle est belle, si belle. D’une beauté presque? effroyable. Pensez donc, elle vient d’enfanter son Dieu! Et saint Joseph contemple, tout à son émerveillement.

Il sait bien que tout le dépasse, mais comme toujours, il se tait, fidèle à ses songes, fidèle à Dieu.

Et il les regarde.

Marie est entrée dans sa vie et rien ne pourra être comme avant pour lui, l’homme de Nazareth. Il n’a rien demandé pourtant et c’est la grâce et la beauté, la douceur et la force de Marie, Mère de Jésus, Mère de Dieu, qui sont venues tout changer.

Il n’y peut rien. Il ne peut que rendre grâces, muet d’admiration.

Et il les regarde.

Oui, frères et sœurs, depuis quand n’avez-vous pas regardé la Vierge Marie? Avec les yeux de votre cœur, éperdus de reconnaissance!

Un regard peut-être même? amoureux!

Regardez-la frères et sœurs!

Tant pis pour les ricaneurs, ceux qui passeront sans même la voir?

Regardez-la c’est la Mère de Dieu!

Elle est belle, si belle.

[/Amen./]