Tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. Ici, c’étaient les docteurs. Puis les habitants de Capharnaüm. Puis la foule immense qui le suivait. Tous, étonnés, se posent la question: Qui est cet homme?
Un peu plus tard, c’est Jésus en personne qui pose cette question à ses disciples et à nous-mêmes, la question qui change tout: ‘Qui suis-je, au dire des foules?’ ‘Et pour vous, qui suis-je?‘
La réponse engage tout ce que nous sommes, toute notre vie. Une telle question, on le sent bien, nous ne pouvons pas la régler par une phrase toute faite sortie du catéchisme. Non, elle nous demande de scruter le fond de notre cœur.
Mais comment faire? Pour acquérir une connaissance intime de Jésus-Christ, vers qui nous nous tournerons? Eh bien, qui pourrait nous enseigner mieux sur le Fils que sa Mère? Celle qui lui était si proche, celle qui conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. Alors osons la demander: Mère, qui est ton Fils?
Si tu veux vraiment connaître mon Fils, prends ton temps. Ouvre l’évangile, lis le doucement, laisse-le pénétrer dans ton cœur. Prends le chapelet dans ta main et reviens sans cesse sur ce que tu as lu. Et moi, je serai avec toi et je te montrerai mon Fils, comme je l’ai vu moi-même. Et alors mon regard sur lui sera le tien.
Oui, c’est ça, le rosaire: se mettre à l’école de Marie pour comprendre l’évangile, pour connaître son Fils. Le rosaire est une prière éminemment biblique est christocentrique. La Mère de Dieu, toujours si discrète, n’attire jamais notre attention vers soi-même, mais elle nous conduit vers le Christ.
Le rosaire est une rangée des perles, composé de nombreux Je vous salue, Marie – salutations angéliques puis celles de Sainte Élisabeth. Cette invocation simple contient déjà les deux premiers mystères du rosaire: l’Annonciation et la Visitation. Les mystères du Sauveur déjà présent, mais pas encore manifesté. Le Verbe s’est fait chair, mais demeure caché. Personne n’a encore appris sa venue, sauf la Sainte Vierge. Voilà pourquoi la répétition de l’Ave Maria convient tellement à scruter les mystères de la vie de Jésus.
La prière du rosaire est simple et pourtant si profonde. Elle peut sembler trop répétitive, voire stéréotypée, et pourtant il y a toujours des choses nouvelles à découvrir. C’est une prière vraiment universelle: il y a tellement des manières pour le prier que chacun peut s’y retrouver.
Pour bien des générations des femmes, habituées de ne jamais rester assises les mains vides, fût-cela pour prier, le chapelet était une sorte du travail manuel, fait pour le bon Dieu. Du tissage qui prolonge le manteau de la Sainte Vierge par ce tissu invisible des invocations, manteau qui couvre une multitude des pauvres pécheurs.
Pour nous, le chapelet peut être une sorte du Wi-fi céleste, qui nous permet de rester connectés à Dieu partout où nous nous trouvons: en marchant, dans le métro, en voiture; dans des salles d’attente, pendant une pause brève… Il n’y a pas que le mp3 pour nous occuper! Et puis c’est si simple – les dix doigts, on les a toujours avec soi.
Le rosaire peut être aussi une corde de sauvetage pour notre vie de prière. Quand nous n’arrivons pas de nous concentrer, il donne une accroche solide. Quand nous ne savons pas comment prier, le rosaire recentre notre prière sur l’essentiel: Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui a pris chair, qui est mort et ressuscité pour notre salut.
Le rosaire est comme un album des photos de la vie de Jésus, qu’on regarde ensemble avec sa Mère. Comment précieuses sont ses explications, si on veut connaître son Fils véritablement!
Le rosaire est une sorte du Guide Michelin, qui nous permet de ne pas errer dans la campagne, mais d’aller voir directement les choses qui valent le coup: les mystères de la vie de notre Seigneur. C’est justement cet aspect qui donne au rosaire sa dimension contemplative.
Le rosaire fait de nous des véritables vaches sacrées, ruminant les événements du sommet de l’histoire du salut, les fondements de la foi chrétienne.
Bref, le rosaire est une manière excellente de se mettre à l’école de Marie pour connaître son Fils. À son exemple, de conserver avec soin toutes ces choses, les méditant en notre cœur.
Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, montrez-nous votre Fils, guidez-nous vers lui; maintenant, et à l’heure de notre mort. Amen.