Homélie du 24 septembre 2000 - 25e DO

Pourquoi faire Paroisse?

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Ce dimanche de rentrée paroissiale nous fournit à la lumière des textes que nous venons d’entendre, une belle occasion de réfléchir sur ce que représente la paroisse pour chacun d’entre nous.
Pourquoi simplement suis-je ici? Qu’est-ce que je viens y trouver? Que représente pour moi la «communauté paroissiale»? Est-ce une fête de venir se retrouver chaque semaine?

Nous faisons tout d’abord paroisse parce que le Seigneur nous le demande. Nous ne sommes pas avec Lui dans une logique du donnant-donnant. Notre Dieu nous donne tout: Notre vie, Sa Vie. Oui, il nous invite, traditionnellement chaque dimanche, pour nous donner ce qu’il a de meilleur: Lui-même. Dans cette relation au cœur de l’alliance qu’il a scellée entre lui et nous il y a l’amour vrai. Celui qui ne calcule pas, celui qui n’accapare pas, au contraire, celui qui se donne. Dans une telle relation, comment pourrions-nous dire à l’autre: «Aujourd’hui, j’ai mieux à faire que de venir te voir», «je n’ ai pas le temps» ou «je n’en ai pas envie»… ? Un rendez-vous manqué, deux, trois, dix fois et après la question ce n’est plus d’avoir raté un ou plusieurs rendez-vous mais «est-ce que je l’aime toujours?»
La réponse à cette invitation est d’autant plus claire que nous avons besoin de ce rendez-vous! Comme il est difficile de changer profondément nos habitudes et même notre être! Nous sommes dans ce monde, hommes et femmes voulus par Dieu certes, mais hommes et femmes blessés. Ne faisant pas d’abord naturellement le bien. Cette nature blessée a besoin d ‘être pansée et guérie. C’est à un véritable changement que nous appelle notre Père. Et comme il est difficile d’être différent ! La différence attire l’incompréhension, la peur et le jugement et parfois la haine. Écoutons de nouveau le livre de la Sagesse:

«son genre de vie s’ oppose à celui des autres»
«il se détourne de nos chemins comme s’il craignait de se salir»
«Soumettons-le à des outrages et à des tourments»

C’est alors que les forces nous manquent, comment vais-je pouvoir nager à contre courant? Pourquoi ne pas se contenter de composer, de faire avec! Arrondissons les angles et tout ira bien…
Telle n’a pas été la mission du Christ sur la terre et telle n’est pas notre mission! Jésus, lui, le Chemin, la Vérité et la Vie, a été persécuté parce qu’il a été fidèle à son Père. Depuis 2000 ans, ses fidèles sont persécutés dans la mesure où ils restent fidèles à l’Évangile. «Ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi» dit Jésus. Comment vivre cela sans la force du sacrement, sans ce partage du repas où nous devenons davantage ce que nous recevons: c’est-à-dire le Corps du Christ.
Et alors que nous sommes ici, nous nous demandons si nous avons la bonne place, la place qui nous revient, celle qui se mérite par nos efforts et notre volonté de bien faire. C’est alors qu’en toute bonne logique, Dieu nous montre cette place. Sans nous contraindre à la prendre, il nous invite à la faire nôtre: la place du service, la place des commençants, la place du perpétuel recommencement: celle de l’enfance spirituelle.

Au sein de notre communauté, la grandeur de ses membres et donc, n’ayons pas peur du mot, la sainteté de ses membres, ne se mesure pas à un titre ou à un habit mais à ce que nous donnerons de nous-même au service des autres. Je ne viens pas d’abord dans cette communauté pour moi mais pour l’autre. Comme le Christ est d’abord venu pour moi obéissant au Père. C’est uniquement dans cette logique que nous pouvons comprendre son sacrifice qui est aussi aujourd’hui le nôtre.

Ce sacrifice qui est une épreuve n’est pas un mal inévitable. Ce n’est pas le mal qui triomphe mais le dessein du Père qui se réalise: Dieu a tant aimé le monde qu’il a livré son Fils pour nous sauver. Notre finalité c’est l’amour et donc le bonheur. Un jeune étranger me disait dernièrement «aller à la messe dans mon pays, c’est toujours un grand moment de joie, de retrouvailles! J’ai parfois peine à le retrouver ici!» Cela ne dépend que de nous tous. Que notre rassemblement soit celui d’une vraie fête de famille où il fait bon se revoir, chanter et partager sur notre vie pour que nous nous sentions plus forts et plus unis.

Forts de la grâce reçue dans le corps partagé, forts d’une famille unie et priante, confiants dans la promesse de notre Dieu nous pourrons vivre à l’exemple du Christ là où il nous attend principalement: pas seulement entre ces quatre murs, mais là où nous vivons chaque jour, dans nos foyers, dans nos lieux d’étude ou de travail. Là où l’homme a à annoncer la bonne nouvelle qui peut enflammer le monde et le sauver.

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