Nous voulons, bien évidemment, accueillir dans notre vie Dieu le Père. Et nous attendons avec envie la Sagesse qui lui est associée dont il est question dans la deuxième lecture. Ces biens nous sont promis dans l’Écriture : on fait bien d’en cultiver le désir. Cependant, on remarque que l’ambiance générale n’est pas à l’exultation dans les lectures de ce jour. Il semble peser sur le disciple de Jésus une forte et décourageante pression. Dieu est mis en doute dans le livre de la Sagesse. Le juste est rabroué. Le Fils de Dieu est livré pour être tué. Le psaume ajoute : « Des puissants cherchent ma perte ». Alors les disciples restent silencieux et nous-mêmes on s’interroge : jusqu’où aller sans trop de risque dans notre recherche de Dieu.
On peut facilement accuser le monde extérieur et la société d’avoir cet effet négatif sur nous. De ne pas nous permettre d’être à fond chrétien. On nous opprime ! On nous agresse ! On ne nous respecte pas. Mais en ce début d’année, je rappelle que ce « puissant » qui met des bâtons dans les roues s’avère souvent être aussi, et d’abord, le pauvre vieil homme qui gît en nous-mêmes. « Oh ! Pourquoi se confesser ? » « Le jeûne le vendredi ? C’est dépassé, allons ! » « Faire oraison ? Impossible avec le travail que j’ai. » On connaît bien cette voix qui rabroue le juste en nous.
Alors que faire en ce début d’année face à « tous ces désirs qui mènent leur combat en nous-mêmes » dont parle saint Jacques ? Je vois trois outils. Les deux premiers sont proposés par le psaume du jour (Ps 53). Il nous oriente d’abord vers la formation intellectuelle : « Par ta vérité, Seigneur, détruis les méchants ». C’est pourquoi le couvent vous propose, cette année encore, plein de cycles de conférences. Le psaume nous pousse aussi à approfondir notre vie de prière : « De grand cœur… je rendrai grâce à ton nom » ; la paroisse et le couvent pourront vous être d’un bon secours dans ce domaine-là aussi : fr. Jacques et le groupe de Montligeon, les offices, l’adoration du dimanche soir, le rosaire une fois par mois… la prière aide à garder les yeux fixés sur Dieu, vers ce Père que nous désirons. Enfin, le troisième outil nous vient de l’Évangile : Jésus, toujours, rappelle l’importance du service et de l’accueil des plus petits. Vous trouverez pour cela des idées dans les propositions de service et d’engagement de la paroisse : les fraternités missionnaires et autres.
Tout seul, la guerre contre nous-mêmes serait très rude (il est plus facile dit-on de désobéir à Dieu qu’à soi-même) mais ensemble avec les dominicains, la paroisse, et le Christ en son centre, la bataille apparaît plus aisée. Alors bonne année avec votre paroisse !