Sur le chemin de notre Salut: les Sacrements

Les miracles de guérison que nous rapportent les évangiles sont pour nous une occasion de comprendre toujours davantage le mystère de notre salut. Blesser ici-bas par notre péché, – nous qui comme Saint Paul pouvons dire «Je ne fais pas le bien que je veux et je commets le mal que je ne veux pas!» (Rm 7, 19) – nous implorons nous aussi notre guérison: c’est-à-dire être réellement à l’image de notre Père. Ainsi le récit de la guérison du lépreux met en évidence plusieurs vérités.
La première vérité est que Dieu ne reste pas indifférent à notre misère. «Emu de compassion devant cet homme, Jésus étendit la main…» Alors que nous sommes incapables de nous en sortir par nos propres forces, le Seigneur est là. Il attend de notre part, ce pas en avant, cette porte ouverte par laquelle il entrera. Le lépreux de notre histoire le sait bien et confesse : «Si tu le veux, tu peux me purifier». Quel bel acte de Foi qui est aussi réponse à ce que le Père à mis en chacun de nous: la soif de Dieu.
C’est ainsi que nous entrons de plain-pied dans une autre vérité. Le salut ne vient pas de nous. Le lépreux ne peut pas s’en sortir tout seul. Il marche inéluctablement vers la mort. Il n’a pas en lui de quoi guérir. Le rôle de Jésus n’est pas de réveiller en lui une vitalité enfouie mais de lui rendre la santé qu’il a perdue. C’est pour ainsi dire une nouvelle naissance.
Enfin, et c’est la troisième vérité, la guérison passe par des gestes, des signes bien concrets qui nous sont adressés. Dieu, présent au milieu de nous, entre en contact avec nous. Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : «Je le veux, sois purifié». Toucher le lépreux, faire de la boue sur les yeux de l’aveugle, mettre ses doigts dans l’oreille d’un sourd autant de gestes et de paroles de guérison qui nous rejoignent.
Depuis l’Ascension, Jésus a rejoint son Père. Il n’est plus là, physiquement pour nous toucher mais il ne nous laisse pas seul. Il est réellement présent au cœur de notre vie: le lien est toujours là.. Nous ne le voyons pas mais nous faisons sa volonté en redisant ses paroles, en accomplissant ses gestes à travers les rites que l’Église nous propose en son nom et que nous appelons les Sacrements. Les sacrements n’ont pas d’autres finalités que de nous donner la possibilité d’être pleinement à l’image de Dieu. Ils prolongent jusqu’à nous l’action de Jésus. À travers les sacrements: le baptême, la confession, le sacrement des malades, l’eucharistie…, c’est Jésus qui ému de compassion par ma faiblesse, tend aujourd’hui la main vers moi, me touche et dit: « Je le veux, sois purifié!» À nous de retrouver, dans la pratique des sacrements, ces grandes vérités que nous enseignent les miracles de guérison de Jésus.
Le sacrement est d’abord une mise en relation, un contact vrai entre le Créateur et la créature que nous sommes. Nous avons à le trouver là où il se donne à toucher, à manger. Il a choisi de nous faire des signes visibles et simples où il se rend présent. Une folie… mais l’expression de la sagesse divine.
La pratique des sacrements nous rappelle ensuite que le salut ne vient pas de nous. Il est don de Dieu. Nous recevons le sacrement comme le lépreux reçoit la guérison.
Enfin, la pratique des sacrements doit nous amener à la contemplation de l’amour vrai. Celui qui n’attend pas une perfection de notre part pour nous récompenser mais qui se donne lui-même alors que nous sommes encore malades, pécheurs. Cet amour auquel nous sommes appelés, nous a été donné une fois pour toute sur la croix dans ce corps transpercé d’où coule l’eau et le sang, figure du baptême et de l’Eucharistie. Là est la source, allons y puiser.
