« Qu’il m’advienne [fiat] selon ta parole ! »
Ce fiat de la Vierge Marie résume toute la vie chrétienne.
Nous devons accepter que se fasse la volonté de Dieu.
C’est le modèle également du Christ : le Fils est venu dans le monde pour faire la volonté du Père.
Mais est-ce si évident ? Notre époque est maintenant touchée par une conduite très répandue : la négociation.
Les enfants attendent des explications des parents, des professeurs… L’adulte est là pour donner des motivations à l’enfant pour qu’il accepte d’agir.
« Je ne suis pas d’accord mais peut-être que… »
D’accord pour ceci, pas d’accord pour cela.
Nous avons perdu les vertus de docilité et d’obéissance.
Mais est-ce que la Vierge Marie a dit « oui » pour tout ce qui lui est arrivé ?
A-t-elle dit oui à l’incompréhension, à la souffrance ?
A-t-elle signé pour tout ceci ? Dirait-elle « si j’aurais su, j’aurais pas venu » ? !
Et bien non !
Car elle questionne bien l’ange : comment cela va-t-il arriver ?
Mais ce n’est pas elle qu’elle regarde ! C’est la vie de cet enfant de la Promesse qui est en jeu, qui est son point de focalisation. Comment cette vie va-t-elle éclore ?
La réponse de l’ange est pour le moins mystérieuse : l’action de l’Esprit Saint, la puissance de Dieu…
C’est à cela que Marie répond.
Elle accepte que Dieu agisse dans sa vie, elle accepte d’être servante du Seigneur.
C’est parce qu’elle sait que rien n’est impossible à Dieu qu’elle lui donne non seulement son corps mais aussi toute son âme.
Ainsi, Marie ne négocie pas seulement la conception et l’enfantement du Christ, contrairement à ce que certains peuvent croire. Dire « oui » au principe même de l’action de Dieu dans sa vie, c’est accepter de tout donner pour la vie de la grâce. Lorsque l’Écriture nous dit que la Vierge Marie médite dans son cœur tous les événements, c’est en fait toutes les conséquences de son fiat qui lui apparaissent.
Acceptes-tu d’être la Mère du Fils du Très-Haut ? fiat !
Acceptes-tu que l’humilité de la Servante soit manifestée aux yeux de tous, au sein de l’assemblée ? fiat !
Acceptes-tu que cet enfant soit compté parmi les enfants des hommes ? fiat !
Acceptes-tu qu’il soit honoré comme Messie-Roi d’Israël ? fiat !
Acceptes-tu de lui donner le nom de Jésus ? fiat !
Acceptes-tu de le conduire par les chemins de la Loi du Seigneur ? fiat !
Acceptes-tu de faire tout ce qu’il dira ? fiat !
Acceptes-tu de le perdre pour qu’il soit chez son Père ? fiat !
C’est-à-dire, acceptes-tu la souffrance de le voir mourir comme un criminel pour qu’il conduise l’humanité auprès de son Père ? fiat !
Acceptes-tu les douleurs de l’enfantement pour être Mère de l’Église ? fiat !
Acceptes-tu que le Dieu exalte sa puissance en ton âme et en ton corps ? fiat !
« Me voici, je suis venue, mon Dieu, pour faire ta volonté. »